3 Avril 2021
Quatrième de couverture
Avril 1945. Anna Schmidt erre dans les rues dévastées de Berlin à la recherche d'un abri. Janvier 1953. Elle confie à son cousin Heinrich une mystérieuse lettre qu'elle lui demande de remettre à son fils Josef si un jour celui-ci se sentait en danger et venait la réclamer. Septembre 2012. La capitaine Hoffer enquête sur l'assassinat d'un gardien du musée d'Histoire de Berlin. Le mobile du crime semble être le vol d'un peigne tristement célèbre… Quelques mois plus tard, Jacob Schmidt est sauvagement agressé en sortant d'un club.
En déposant plainte, il croise la capitaine Hoffer, très intriguée par son histoire. Depuis, Jacob se sent traqué. Et le souvenir de cette lettre dont Josef, son père, lui avait parlé lui revient en mémoire… De Francfort à Paris en passant par Berlin, il décide alors de tenter l'impossible pour la retrouver… D'une redoutable efficacité, ce thriller nous entraîne dans les méandres de l'Histoire avec un sens du récit percutant !
Nils Barrellon est professeur de science-physique à Paris. La lettre et le peigne est son quatrième roman. L'auteur nous raconte sur près de 70 ans, le destin de la famille Schmidt, de la grand-mère Anna qui apparait dès le premier chapitre en 1945 dans un Berlin en ruine, de son fils Joseph, puis enfin, de nos jours, de Jacob, son petit-fils. L'histoire démarre lorsque ce dernier se fait agresser après une soirée, entraînant le lecteur dans une aventure qui le mène de Francfort à Berlin, de Paris à Rennes en passant par Wiesbaden et Berne à la poursuite d'une mystérieuse lettre écrite par Anna.
Barrellon livre un thriller historique franco-allemand très fluide, hyper rythmé et cinématographique - clairement inspiré des séries télévisées dont l'auteur est friand - un roman-puzzle, voire choral où l'action est toujours au premier plan. Lui qui n'a jamais mis les pieds en Allemagne (authentique, au moment de la publication du roman) n'a pas pour autant négligé un gros travail de documentation afin de donner à la fois une épaisseur historique, une crédibilité géographique et une touche linguistique, n'hésitant pas à saupoudrer son texte de mots et d'expressions germaniques. Et son découpage non linéaire de la chronologie ajoute au suspense, c'est parfaitement maitrisé.
S'il est une qualité et un défaut à signaler, il est inhérent à la capacité de l'auteur à dresser des personnages charismatiques. De fait, on regrettera que certains ne prennent pas plus de place dans l'histoire. La capitaine de police Hoffer, par exemple, mériterait bien une série de polars rien qu'à elle.
Nils Barrellon La lettre et le peigne ♥♥ (2016) • Jigal Poche
Crédits images & textes ©2017-2021 Erwelyn - Article publié sur l'ancien blog de la librairie Soleil Vert en mars 2017 - Ne pas reproduire sans autorisation
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