4 Octobre 2019
Un gros pasteur melliflu / A large mellifluous parson
Faut-il s'en méfier du pasteur melliflu ?
Cet adjectif n'est plus usité en français. Il est emprunté au XVe siècle au bas latin (en français comme en anglais) qui signifie « d'où coule le miel ».
Associé à une personne ou à un ton, un langage, il avait surtout une connotation péjorative comme l'indiquent ses synonymes : doucereux, douçâtre, mielleux, fade.
« Êtes-vous absolument certains qu’il ne s'agissait pas simplement de brigands ? » s’enquit sous lui, depuis la table du conseil, Varys, d’un ton melliflue.
Le mot s'écrit indifféremment avec ou sans e à la fin, quel que soit sa forme féminine ou masculine (« un pasteur melliflu » ou « un ton melliflue »). Il ne semble pas y avoir de règle. Néanmoins, les quelques utilisations récentes semblent désormais invariablement le présenter avec un e.
Notons qu'en anglais, le mot basé sur la même étymologie est toujours utilisé au sens de mélodieux, doux, comme pour une voix radiophonique par exemple.
Néanmoins dans l'extrait tiré d'H.G. Wells, son sens est encore, au XIXe siècle similaire au sens péjoratif français. Par contre l'emploi du mot par Jean Sola dans la traduction du Trône de fer de G.R.R. Martin peut être à double sens. Si Martin a bien utilisé ce terme (je n'ai pas la V.O. dans cet exemple), il peut autant se traduire par mélodieux que mielleux. Varys est un eunuque, on peut donc supposer qu'il a une voix plutôt efféminée et douce mais c'est aussi un fin stratège et manipulateur qui a le ton douçâtre qui va avec.
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