26 Novembre 2021
Jean-Michel Calvez est né en 1961 en Bretagne dans le Finistère. Ingénieur en constructions navales, il travaille actuellement dans le domaine de la prospective. Passionné de littérature et de science-fiction, il écrit aussi dans d'autres genres de l'imaginaire : polar, roman noir, aventures ou espionnage, fantastique, roman contemporain. Il publie de nombreux romans mais aussi des nouvelles (fantastique, horreur ou SF), en revues, fanzines, ou anthologies. En plus d'être persévérant, il a beaucoup de talent. 👉 Bibliographie sur Wikipedia
Nous sommes en 2021, quand je décide de republier cette interview de plus de dix ans. J'ai rendu la petite bibliographie ci-dessus de présentation plus intemporelle mais laissé à l'identique l'interview réalisée en décembre 2007 à la sortie des romans Le miroir du temps [pour 2008] et STYx, un roman coup de cœur, qui reste encore aujourd'hui présent à mon esprit et que je ne veux pas voir être oublié. Voici en quelques questions/réponses, le parcours, les motivations, les coups de gueule d'un écrivain obstiné et passionné. Il évoque de nombreux sujets intéressants sur l'édition, le parcours de l'écrivain et mais aussi sur ses inspirations/aspirations scientifiques. Si vous n'avez pas lu ces deux romans, vous trouverez dans cet échange, soit l'envie de les lire, soit/et le simple plaisir d'une interview pleine de richesses. Si l'auteur, avec qui je ne suis plus en contact, veut mettre à jour certaines choses, il est le bienvenu. Les deux titres évoqués ici sont chroniqués sur ce site :
👉 Le miroir du temps
👉 STYx
Erwelyn Bonjour Jean-Michel, avec Le miroir du temps, à paraître en janvier 2008, tu sors ton cinquième roman de science-fiction. Peux-tu nous en raconter un peu la genèse ?
Jean-Michel J'ai écrit ce roman il y a quelques années, mais il faut dix ans au mieux pour être publié. Il s'appuyait principalement sur un ou deux textes (par exemple Les plongeurs, un texte très court de 4000 signes non publié, écrit il y a longtemps, et qui est devenu le début du chapitre 7) que j'avais envie de réunir en un seul récit. Ce roman est un hommage explicite à la nouvelle car certaines de ces histoires (les chapitres impairs) ont un potentiel autonome, même en étant écrites sur mesure pour ce projet. La piste des Wasiri (publié en anthologie sous un autre titre) et Les plongeurs sont des textes que j'ai ré-exploités et soumis en lecture pour d'autres projets. Il est vrai que je désespérais de pouvoir publier un jour ce roman... d'un autre siècle... Le miroir du temps a un scénario atypique : univers et écritures très dissemblables entre les chapitres, complexité de l'argument temporel... et j'avais même commencé, faute de mieux, à en piller les quelques chapitres réutilisables pour d'autres écrits. À noter, en passant, que le titre initial de ce roman était Effets-miroirs, modifié suite à une suggestion de l'éditeur...
Erwelyn Ton récit s'oriente clairement vers un genre peu développé en France : la hard-science. Est-ce un simple exercice de style ou l'ingénieur qui est en toi rêvait de s'exprimer au delà de la simple anecdote scientifique ?
Jean-Michel Pour mettre en relation les diverses histoires indépendantes qu'il comporte, le cœur du roman (à savoir la théorie de la « vitesse du temps ») appelait à une justification scientifique forcément complexe, devant mettre en concordance des incidents temporels en série, à chaque fois éclairés par les découvertes, les aléas ou les erreurs des protagonistes principaux. Il est vrai que ce type de SF sur fond scientifique qui attire assez peu les éditeurs en France, hélas, me plaît assez. J'ai écrit d'autres romans encore inédits du même genre. L'arène des géants en fait partie, mais celui-ci sort enfin, chez Interkeltia.
Erwelyn Dans ton roman précédent, STYx, l'aspect technique était plus diluée, voire absent.
Jean-Michel Oui, STYx est à cet égard un OVNI, car j'y ai délibérément laissé de côté toute tentative d'explication ou de langage scientifique pour exprimer d'autres sensations et sentiments ; en réalité, STYx correspondait à un autre besoin brûlant, encore inassouvi, celui de fustiger une société qui tourne de travers, inhumaine, d'où tout sentiment humain a disparu au profit exclusif du... profit ! Si la science a souvent la part du lion dans mes romans, ces derniers ont aussi la vocation de lancer un message en clair ou en filigrane : ce monde est mal foutu, et c'est de notre faute, l'homme n'a plus rien d'humain, il s'est vendu au diable et à l'argent, quitte à devenir lui-même plus cruel.
Erwelyn Tu évoques la science de l'optronique. Est-ce une science déjà existante ou une invention de ta part ?
Jean-Michel Bizarrement, plusieurs lecteurs/chroniqueurs ont réagi sur ce mot. Je me suis laissé piéger par mon univers professionnel dans lequel ce mot, utilisé depuis de nombreuses années, est passé dans le langage courant. L'optronique est l'évolution actuelle de l'optique non seulement géométrique ou physique (les lentilles en verre, disons), mais aussi électronique (capteurs, informatique de traitement, etc.). Un appareil photo numérique est un sommet de l'optronique, même s'il semble banal aujourd'hui pour le grand public.
Erwelyn Un de tes personnages dit ne pas croire au paradoxe temporel. Qu'en est-il de toi ? Et crois-tu que le voyage dans le temps soit un jour envisageable ?
Jean-Michel Je ne peux prendre position, faute d'avancement suffisant de la science en ce domaine. À priori, je n'y crois pas, car cela briserait pas mal de certitudes ou de logiques fondamentales sur la flèche du temps et sur l'irréversibilité des événements du passé. Il n'empêche que c'est un levier scénaristique fabuleux, pour un auteur de SF ; à tel point que plusieurs de mes romans exploitent cet argument temporel : de manière assez secondaire dans Planète des vents, mon premier roman, dans La boucle d'Octobre paru en 2005, et dans Sphères qui sortira en 2009.
Erwelyn Il y a trois espaces lieux/temps dans ton roman : le présent, le passé et une planète lointaine vers laquelle convergent ces deux notions. Visible du présent, elle nous renvoie à plusieurs années lumière dans le passé. La variable année/lumière est toujours très troublante. Serait-ce vraiment possible de « voir » la Terre de notre passé au travers d'une lentille artificielle ou naturelle ?
Jean-Michel Fondamentalement, tout ce que l'on voit est daté (ou « en retard », donc situé dans le passé) en fonction de la distance à laquelle on l'observe. Le soleil qu'on voit dans notre ciel n'est pas le soleil instantané, il (je veux dire son image visible) date de huit minutes-lumière environ ; et la lune d'une seconde. Comme une vidéo en différé, ces deux astres sont des images du passé, du fait de cette fameuse vitesse de la lumière, bien connue depuis Einstein et sa formule (formule dont très peu maîtrisent le sens). De même, observer l'espace jusqu'à ses limites les plus lointaines revient à voir l'origine des temps, le big-bang. Sans aller jusque là, ce roman prolonge ce principe d'une vision possible vers le passé jusqu'à une planète éloignée, bien plus lointaine que le soleil, planète dont une autre propriété physique est de bénéficier d'un effet-miroir. Cette situation idéalisée de « miroir » n'est pas du tout réaliste, bien entendu, mais c'était trop tentant notamment sur le plan symbolique, pour laisser passer l'opportunité de bâtir un scénario SF sur ce principe de « concordance géométrique ».
Erwelyn Dans STYx, la société des lutins était déjà très fascinante. Ici tu nous plonges dans celle d'un peuple qui utilise la lumière comme transcendance de l'acte sexuel. Tu en dis assez pour que le plus imaginatif de tes lecteurs puisse esquisser ce monde inconnu. Mais malgré tout, on voudrait en savoir plus, indépendamment de la trame principale.
Jean-Michel Les jeux avec la lumière (assimilée à un élément liquide permettant d'y plonger) ne sont pas la seule particularité de cette civilisation souterraine ; il s'agit aussi d'une société à trois genres, trois sexes et non deux, dénommés « lutéale », « tectal » et « mental » ; les trois s'unissent lors de l'axe sexuel, le « plongeon ». S'y ajoutent des individus présumés neutres ou inactifs sur le plan sexuel, voire asexués, jouant dans cette société allégorique d'autres rôles plus fonctionnels : le shaman et Phaïs le solitaire, assimilable quant à lui à une sorte de serviteur ou d'eunuque du harem. Il s'agit d'une dissociation métaphorique à trois composantes de l'acte sexuel : la femme dédiée à la procréation, le mâle fort et protecteur (d'où le terme tectal) et un autre type de mâle, moins porté sur la puissance et la brutalité que la compréhension et la grâce, tel un être en miroir, complémentaire de l'homme viril ou brutal, un pendant masculin de la femme, en somme. Il apporte la jouissance, l'autre la force brute et le complément biologique indispensable à la procréation.
Erwelyn Est-ce que les Lutins ou les Plongeurs sont amenés à réapparaître, voire à se rencontrer, dans une prochaine œuvre ? Leurs mondes sont tellement envoûtants !
Jean-Michel Les plongeurs réapparaissent dans une nouvelle que j'espère publier en 2009. Quant à un autre roman utilisant cet univers, cela me semble difficile pour le moment, vu mon inclination naturelle à explorer des modes et des mondes différents pour chaque projet. De plus, je ne suis pas très porté sur les romans à suites, ni pour en écrire, ni pour en lire, je préfère, en général, tourner la page.
Erwelyn Si l'on ne peut pas vraiment parler de fantasy au regard de l'aspect « réaliste » et contemporain du récit, la description du peuple vivant sous le Toit flirte quand même avec ce style littéraire. Ton approche poétique, merveilleuse et spirituelle (et sensuelle) laisse penser que tu aurais pu tout autant développer un roman de fantasy en interaction avec des chapitres SF et non l'inverse comme présentement. Envisages-tu un jour d'écrire un roman de fantasy ?
Jean-Michel Tu as raison, mais ce mode d'écriture, comme cet univers, ne m'étaient pas très naturels. J'avoue ne pas être fan de fantasy, ni pour en lire, ni pour en écrire, comme pour les romans à suite dont je viens de parler, et il y a sans doute là un lien de cause à effet car la fantasy use et abuse trop souvent de ce principe. Cela dit - ça me revient ! - j'ai tout de même écrit (et publié) quelques textes de fantasy. Par exemple Alchemie (presque une novella), dans l'anthologie Science & Sortilèges aux éditions NestiVeQnen, ou Water Music, dans le numéro 1 d'Univers & Chimères (en ligne).
Erwelyn Peu de chance d'avoir une suite de STYx, alors ? (snif)
Jean-Michel Si, j'ai malgré tout un projet de suite chronologique de STYx, dans laquelle (pour des raisons assez évidentes pour qui a lu STYx), les Lutins seront absents. Il s'agit simplement de la même planète que redécouvre une personne non informée des événements dramatiques intervenus précédemment. L'Ogre en revanche est toujours là, toujours calé sur sa même logique du profit. D'une façon quasi inévitable, certains schémas d'exploitation industrielle et sociale se reproduisent.
Erwelyn Que penses-tu des auteurs de littérature blanche qui publient de la SF en se décriant d'en écrire ?
Jean-Michel Au cours de mes recherches d'éditeurs, j'ai fait lire STYx à des éditeurs non-SF, parce qu'il m'a semblé que le discours du roman pouvait transcender la notion de genres littéraires. En vain, malgré son style très littéraire qui semblait un bon atout. En réalité, je crois que cette polémique provient avant tout du sectarisme des éditeurs de littérature blanche qui considèrent la science-fiction (donc les auteurs qui en écrivent ou en proviennent) comme un sous-genre sans intérêt. Si des auteurs jouent aussi à ce jeu et avancent masqués, j'imagine que c'est parce qu'ils y sont contraints par le système, ils ne l'ont pas trouvé tout seuls.
Erwelyn Comment te positionnes-tu dans le monde des littératures de l'imaginaire ?
Jean-Michel Pour la classification (s'il en faut une ?) je dirais, en deux mots : plutôt SF pour le roman, et plutôt fantastique pour la nouvelle, je crois. Ce qui n'est qu'un constat sur le « déjà fait » en quinze ans d'écrits, statistique donc, mais nullement une orientation définitive ou irréversible puisque je n'ai ni projet ni stratégie de carrière ; ces mots - les trois - n'ont aucun sens, en imaginaire, vu les aléas de l'édition ; on navigue à vue. Quant à moi, à contre-courant de sentiers trop balisés, je souhaiterais diversifier les étiquettes ou les briser, faire par exemple quelques incursions hors SF et hors Imaginaire (un rêve !) et publier, enfin, mes romans mainstream qui attendent depuis longtemps. Mais je suis conscient, que mes romans SF publiés ne comptent pour rien dans un CV littéraire, pour ouvrir de nouvelles portes, et ne serait-ce que pour être remarqué par un éditeur mainstream. Pas même STYx, malgré l'universalité des thématiques qu'il aborde et son scénario atypique dans le paysage de la science-fiction, qui détonne et secoue un peu, je crois. C'est désespérant de voir que l'effort de renouvellement ou d'innovation laisse à ce point le lecteur indifférent, alors même que ça devrait être le principal atout, surtout en imaginaire bien sûr... mais pas seulement.
Erwelyn Aujourd'hui, tu publies Le miroir du temps chez un nouvel éditeur, @telier de Presse, qui offre deux supports possibles : version papier et version téléchargeable. Cela se fait de plus en plus (Eons, Lulu.com etc.) Selon toi quel est le support le plus privilégié par les lecteurs et as-tu un avis sur l'avenir du livre à l'heure même où le e-book revient après quelques années peu concluantes ?
Jean-Michel Je ne suis pas très représentatif des tendances. Peut-être suis-je de l'ancienne génération. J'aime le livre, l'objet, le contact avec le papier et je n'aime pas lire à l'écran. J'ai le même avis pour le disque : l'objet a une signification, une aura qui attise le désir de collectionner. La génération actuelle navigue dans l'immatériel et le jetable (cela dit, je crois que jeter est, stricto sensu ou presque, l'inverse du téléchargement, non ?). Je suis donc assez perplexe : le livre papier semble n'être plus un produit d'avenir ; peut-être qu'écrire un roman est, du coup, devenu aussi un combat d'arrière-garde, un acte dépassé car il ne parvient plus à convaincre le public ou à le détourner de ses chers écrans. Les gens ne lisent désormais que des images, comme si un texte n'était plus assez sexy pour eux ; à moins qu'il n'exige de leur part trop d'efforts, y compris de leur propre imagination défaillante, devenue paresseuse, parce que trop nourrie de virtualité. Tout étant offert sous cette forme, en couleurs et en 3D, il faut croire que l'on ne sait plus transcrire un simple texte écrit en sensations et en émotions.
Erwelyn Pour te connaître un peu mieux, quels sont les auteurs, livres, films (peintures, BD etc) qui t'influencent, qui t'ouvrent des portes vers l'imaginaire ?
Jean-Michel Elles sont diverses mais surtout j'affectionne les textes bien écrits. Parfois en science-fiction, je regrette que la qualité du style et l'ambition littéraire soient considérées comme secondaires par certains auteurs ou éditeurs, de la même façon que pour le polar où doit prévaloir l'intrigue. Dan Simmons, par exemple, est un modèle pour moi, avec aussi Greg Egan et l'ensemble des auteurs aimant avant tout la belle écriture. Mais la musique est aussi vitale pour moi ; c'est un univers qui accompagne mon écriture en me plaçant dans une ambiance propice. Ambient, dark-ambient, drone, field recording me semblent les musiques les plus proches de la science-fiction par leur contenu, leur mode de création et leur spectre harmonique. Dans les années 70, j'étais fasciné par la musique planante électronique de groupes tels que Tangerine Dream aux œuvres développées et complexes. Et la musique ambient en est une prolongation naturelle avec des moyens techniques plus puissants (sampling), permettant d'imiter ou de créer n'importe quel son pour générer des ambiances totalement irréelles. La BD, elle, me laisse plutôt indifférent de façon générale. Je n'ai pas d'explication logique à offrir, ni d'excuse - parce que c'est trop cher, trop vite lu, difficile à emporter (j'aime lire dans le train) ? Je suis du reste sensible à la peinture. Je suis fasciné par l'œuvre de Dali ; en revanche, l'absence de logique apparente de ses œuvres a du mal à m'inspirer pour mes projets car, même en fantastique, j'écris de manière inductive/déductive. Je ne pourrais écrire des scénarios déjantés, j'écris comme on construit, en déroulant un canevas, une logique interne quasiment mathématique, sans faille (du point de vue de l'auteur !).
Erwelyn Est-ce pour toi plus aisé d'écrire des nouvelles que des romans ou l'inverse ?
Jean-Michel La difficulté se pose en termes d'obstacle à franchir pour clore un texte, car le dernier quart d'un roman est toujours le cap le plus délicat. J'ai eu dans mes travaux quelques bonnes idées qui ont mal fini ou capoté, parce que je ne parvenais pas à trouver une bonne fin. J'ai un roman qui attend sa fin depuis douze ans ; d'autres un peu moins, mais le temps passe, et toujours pas d'étincelle ni de déclic crucial. Des nouvelles aussi, écrites à 80% environ et qui résistent encore à quelques paragraphes du point final.
Erwelyn Parmi tes œuvres, romans ou nouvelles, laquelle t'a demandé le plus d'énergie ?
Jean-Michel Si l'on parle d'énergie, le roman pose un problème tenant moins à la difficulté d'écrire qu'à la motivation à investir sur la longue durée, à écrire des œuvres non sollicitées, qui ont de fortes chances de rester inédites. Depuis plus de quinze ans, écrire, puis faire publier est un combat de tous les instants, avec des hauts et beaucoup de bas. Hormis STYx, que je tenais absolument à voir publier, certains de mes meilleurs textes sont encore inédits ; et je crois que certains le resteront, vu la conjoncture. Face à la barrière quasi insurmontable de la publication, la nouvelle est simplement un risque moindre de gamelles avec moins de regrets, lorsque ça a été écrit pour rien. J'ai environ 200 nouvelles, j'en sors quelques-unes du tiroir lorsqu'un appel thématique y correspond, mais le pourcentage de pertes est énorme. J'ai « bloqué » environ trente textes de SF ou fantastique sur une thématique unique pour un projet de recueil depuis presque dix ans, en vain jusqu'à présent, et j'ai l'impression qu'il n'y a plus d'éditeurs pour ça, que l'on ne veut plus prendre le risque de l'originalité, sans sortir d'abord sa calculette et commencer par faire une étude de marché. Or si le livre n'a plus d'avenir, si c'est vraiment ça qui nous attend à terme, textes, romans et nouvelles sont morts.
Erwelyn Quels sont tes prochains projets que nous pourrions encourager au terme de cette agréable rencontre ?
Jean-Michel Deux romans de SF chez Interkeltia, un nouvel éditeur de SF mais pas seulement (Interkeltia a d'autres cordes à son arc). Un projet de mini-recueil de fantastique pour la fin 2008 chez ActuSF. Une ou deux (trois... ?) nouvelles d'imaginaire seront publiées en 2009, si tout va bien. Pour le reste, rien n'est vraiment certain à ce jour. J'ai traduit ou écrit directement quelques textes en anglais pour des anthologies américaines, afin de briser un peu la routine, y ajouter une difficulté (un défi ?) et changer d'univers. Pour l'heure, ça m'a permis d'être publié trois fois en ligne sur le site américain Bewildering stories [textes en ligne en français et anglais : 👉 Poème pour Emma ; 👉 Un Jour sans neige ; 👉Afterland], et deux fois en anthologies thématiques papier. Mais l'exercice est ardu car mon niveau d'anglais n'est guère plus que scolaire, donc un niveau qui, en théorie, ne me permet pas de rivaliser sur le terrain de la langue avec de vrais auteurs anglo-saxons. Sauf, comme me l'écrivait récemment mon éditeur américain, commentant un appel à textes pour lequel je concours en anonyme et sans indulgence particulière, si le jury qui le secondera dans sa tâche de sélection cherche avant tout de bonnes histoires, pour lesquelles la perfection formelle de la langue de Chèque-spire est une donnée qui reste révisable à posteriori.
Erwelyn Que peux-tu dire, pour finir, de La Voie Rubis, ton tout dernier roman sorti, chez l'Atelier du futur?
Jean-Michel Ce roman a attendu son tour (donc mûri, en reformulant de façon positive). J'avoue l'avoir destiné avant tout au Fleuve Noir qui, à cette époque, était encore dans sa configuration originelle : livres de poche, plusieurs collections, etc. De ce fait, La Voie Rubis est bien moins ambitieux que STYx, moins complexe et foisonnant aussi, sans mises en cause ni questionnements sociétaux ou métaphysique. C'est avant tout un roman de SF classique d'un abord plus aisé, qui privilégie l'action et l'aventure. En revanche, son décor est intéressant car très réaliste, et conforme à la réalité puisqu'il s'agit de Jupiter et de ses lunes (cette planète en a bien plus que notre Terre, elle est polygame, si l'on peut le dire ainsi !). Quoi qu'il en soit, je crois qu'il ne faut pas chercher à comparer ce roman à STYx, ni au Miroir du temps, car il entre dans une autre catégorie de SF et, peut-être aussi, de lectorat ? Au lecteur d'en décider.
📚 JEAN-MICHEL CALVEZ - STYX (2007) - Chroniques Terriennes - Le blog qui a soif de curiosité
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