17 Août 2023
En bref
Fin des années 80, un ancien soldat israélien écrit une nouvelle dans laquelle quatre hommes sont envoyés en mission secrète en territoire arabe. Tout se déroule bien jusqu'à ce que la petite troupe soit surprise par un enfant qui surveillait un troupeau de chèvres.
Des étudiants d'un cours de cinéma sont invités par leur professeur à adapter le récit. Leurs recherches sur le sujet vont mettre à jour une tragédie.
Résumé détaillé (où je divulgâche un peu, mais pas trop)
Ce film israélien a été tourné en 1987 dans le Arava Desert en Israël, à Tel Aviv et Jérusalem. Projeté pour la première fois en avril 1989 au « Tiberias International Jewish and Israeli Film Festival », sous le titre War Shepherds, puis en juin 1989 au « Israeli Film Festival ». Il semble avoir fait l'objet d'une exploitation tardive et confidentielle en salle - à moins qu'il s'agisse d'une sortie directement en vidéo - sous le titre Point of View, en 1992, soit trois ans plus tard, alors même que le cinéma israëlien était en recul sur le nombre de films sortis (source Variety international film guide 1992). En France, en VHS, on peut le trouver sous le titre de Commando sans retour. En Italie : Il giorno dell'intifada (Le Jour de l'Intifada).
Le DVD français (sans VO et sous-titrages) que j'ai trouvé chez un brocanteur à 1€ est de qualité VHS acceptable. Et il n'est pas trop difficile à trouver en occasion. Seuls le nom de John Savage et sa jaquette (j'ai à peine survolé le résumé, sinon l'aurais-je pris ?) qui laissait penser à un film de guerre conventionnel mais pour une fois différent du Vietnam, m'ont attirée. La VF est potable. Le film est techniquement posé. Les très rares scènes de combats sont filmées à minima, c'est donc le scénario qui est particulièrement intéressant.
Si vous avez lu le résumé détaillé, la très bonne idée de ce film est d'imaginer un exercice cinématographique qui doit éclairer un récit à priori fictif mais basé sur l'expérience d'un ancien soldat. Les futurs réalisateurs ont alors le choix de la facilité ou de l'investigation. J'imagine que cela fait partie de la formation que d'apprendre à faire des recherches approfondies parfois à l'instar du journalisme.
La facilité est exprimée par le personnage de Daniel qui livre un film d'action fidèle. L'investigation de Karina va au contraire pousser Avi à repenser sans cesse son projet. Ce qui donne une bonne leçon de cinéma pour celles et ceux qui ont à cœur d'accéder au mieux à la véracité du récit.
Mais c'est bien sûr et surtout un film militant. En Israël, chaque individu (homme et femme) doit se former au combat et est susceptible d'être appelé à tout moment. Mais la formation pratique est-elle suffisante ? Le film aborde courageusement les dilemnes moraux des soldats.
C'est sans doute le film le moins connu de John Savage, l'acteur de Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino (1978), de Hair de Milos Forman (1979) ou de Salvador d'Oliver Stone (1986). Fisher Stevens est apparu pour la première fois dans un sympathique slasher Carnage de Tony Maylam (1981). Son rôle dans Point of View est le seul au cinéma où il apparaît en tant qu'acteur principal. Par la suite, il se tournera vers la télévision, le documentaire, la réalisation et la production. Myriam Cyr a fait une carrière théâtrale. À la musique, on trouve le compositeur israélien Arik Rudich (1954-2019). Quant au réalisateur Noam Yavor, il est aujourd'hui producteur et réalisateur de documentaires.
... j'ai aimé. Et comme on ne trouvait rien sur internet sur ce film (aucun synopsis détaillé, aucune chronique, aucun article ou interviews), j'avais envie de lui donner un peu de visibilité. Car, si mal distribué fut-il en dehors des nombreuses sorties vidéos à travers le monde, le public le crédite à raison d'une note très satisfaisante eu égard à l'originalité du scénario et de son engagement.
En fouillant sur des sites israéliens j'ai trouvé une photo de tournage prise par ©Yoni Mehanem publiée sur le site israélien 👉 Idibi
Le dos de la jaquette du DVD :
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