2 Février 2021
L'univers est sans fin et intemporel. Qui sait comment tout a commencé ? Avec l'avènement du voyage spatial, une plus grande dimension a été ajoutée à cette petite Terre. L'homme est exposé à de nouveaux éléments, maîtrisé et gouverné par une intelligence qui n'est pas la sienne.
C'est le deuxième épisode de la tétralogie de science-fiction Gamma Un, du nom de la station spatiale où l'intrigue se situe. Il est précédé par Les Criminels de la galaxie (I criminali della galassia, 1966) et suivi par La Planète errante (Il pianeta errante, 1966) et La mort vient de la planète Aytin (La morte viene dal pianeta Aytin, 1967). Ces films étaient initialement prévus pour la télévision. Ils ont été réalisés en seulement trois mois avec des difficultés considérables liées au budget. Malgré tout la Metro Goldwyn Mayer a pris la décision de la lancer sur le marché cinématographique américain avant l'exploitation TV.
L'histoire (Côte martienne )
L'action se déroule au 21ème siècle.
Sur Terre, le soir du réveillon du Nouvel An, le capitaine Dubois est submergé par d'étranges lumières vertes.
Sur la station spatiale Alpha-Two, les scientifiques rapportent des lectures impossibles de « rayonnements négatifs » et perdent le contact avec le siège des Démocraties Unies (UD). Le capitaine Tice et son équipage sont envoyés pour enquêter.
Ils constatent que les résidents ont été paralysés par des lumières vertes, avant d'être eux-mêmes attaqués et que la station spatiale disparaisse mystérieusement.
Sur la station Gamma-One, le commandant Halstead fait évacuer tous les équipages des stations spatiales restantes.
Sur Terre - 1 : décor et véhicules - 2 : base terrienne attaquée par les diaphanoïdes - 3 : base de lancement
Pendant ce temps sur Terre, les créatures ont possédé le capitaine Dubois et l'ont utilisé pour pénétrer dans le réacteur nucléaire de l'Institut des Sciences Avancées. Alors que les êtres énergétiques s'emparent de chacune des stations spatiales et entourent la Terre, il envoie à l'UD un message proposant un « partenariat symbiotique » pour « le bien de tous ». Puis il emmène Halstead et plusieurs hommes d'équipage dans une mine d'uranium automatisée sur Mars où les diaphanoïdes, qui viennent en fait d'Andromède, sont basés depuis que leur ancienne race hôte a disparu.
Toutes les stations disparues sont là. En explorant, ils découvrent les cadavres de plusieurs membres d'équipage de la station Delta-Two, qui n'ont pas réussi à fusionner avec les êtres énergétiques à cause de leurs « émotions ».
Halstead et son équipe sont contraints d'assister à une cérémonie « d'accueil » et comprennent, horrifiés, que les extraterrestres veulent prendre le contrôle de tous les humains, sans aucun consensus, et tuent ceux qui résistent. Les astronautes combattent alors leurs compagnons contrôlés et parviennent à sauver deux membres féminins de la station.
Ouvrant un panneau mural extérieur, ils s'échappent à travers la surface de Mars vers un vaisseau spatial à proximité, alors que l'air est expulsé, tuant tout ce qui se trouve à l'intérieur de la base. Notons que eux n'ont pas de casque et ont du mal respirer...
Heureusement, une armada de la Terre arrive pour détruire complètement la base extraterrestre ; mais le navire de Halstead ne peut pas décoller de lui-même. Ne voulant pas laisser les diaphanoïdes s'échapper, le commandant demande à la flotte de l'UD de larguer ses bombes, même si elles les tueront certainement aussi. Mais ils peuvent peut-être utiliser les explosions de l'attaque pour s'aider à soulever le vaisseau spatial en toute sécurité en orbite.
De retour sur Terre, Halstead reçoit la médaille d'honneur UD.
Je suis très étonnée de n'avoir rien trouvé en dehors de ce titre dans la production italienne des années 50/60 (et même après) qui ait trait à la planète Mars. Il y a tous les codes du space-opera des années 60 : costumes, salles pleines de gros ordinateurs à gros boutons, maquettes, fusées-avions, des casques d'astronautes plein de condensation, des armes dont on ne sait si elles été confectionnées avec des goulots de bouteilles...
L'alternative italienne au cinéma de SF américain que cherchait sans doute à trouver Margheriti reste donc peu novatrice. Le scénario est classique et les effets visuels souffrent clairement d'un budget insuffisant.
En revanche, le design des miniatures représentant les voies de circulation et la base de lancement sur Terre ainsi que la base martienne sont très belles. Tout l'argent serait-il passé dedans ? Et le film ne manque pas de scènes rigolotes comme ce merveilleux spectacle d'astronautes à l'extérieur de la station spatiale qui exécutent pour célébrer la nouvelle année des figures de gymnastique en apesanteur et qui utilisent leurs corps pour former le message « Happy New Year ». On voit un peu les fils, mais c'est tellement surréaliste qu'on se repasse avec plaisir la scène plusieurs fois.
L'affiche et la musique du générique de fin par Angelo Francesco Lavagnino sont aussi chouettes.
Le seul élément martien intéressant est la maquette utilisée pour reproduire une base martienne et qui sera détruite pour simuler les attaques terriennes. C'est vrai, pour ça c'est un régal ! Mais où sont les martiens dans cette histoire ?
Les diaphanoïdes, originaires d'Andromède, sont des êtres sans substance, ressemblant à de petits nuages verts, qui ont besoin d'un hôte pour se matérialiser. Or sur Mars, se trouve une base toute équipée de matériels en dur. Même des fusées. Qui étaient donc les hôtes ? Une autre race humanoïde techniquement avancée contrainte à émigrer sur Mars pour exploiter l'uranium ? Est-ce donc eux qui ont construit la base et la mine ?
Ou une race martienne occupait déjà la planète avant d'être envahie et possédée par les diaphanoïdes ? Qu'est-ce qui a fait que leurs hôtes martiens ou extraterrestres se soient éteints ? Euh... on ne sait pas ☺
Ce n'est donc pas le plus martien des films, mais par soucis d'exhaustivité, et parce que c'est le seul que j'ai trouvé nous venant du cinéma italien, qu'il se doit, quand même, de figurer dans notre rubrique Culture Martienne.
Antonio Margheriti (crédité Dawson) La guerre des planètes ♥ (I diafanoidi vengono da Marte, 1966) [1h37, couleur] Avec : Tony Russel, Connie Gomez, Jack Jacowitx, Carlo Giustini, Enzo Fermonte, Linda Sini • Musique : Angelo Francesco Lavagnino • Effets spéciaux : Italia Cambi, Euclide Santoli
Sources complémentaires
• SF-Encyclopedia et Wikipédia US pour le résumé. J'ai effectivement vu le film en italien sans sous-titres donc cela m'a aidée à combler les blancs.
Crédits images & textes ©2021 Erwelyn
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