👽♫ ROBERT BRYAN LIPTON - WHERE HAVE ALL THE MARTIANS GONE ? (1979)

👽♫ ROBERT BRYAN LIPTON - WHERE HAVE ALL THE MARTIANS GONE ? (1979)

(Côte martienne ♦♦)
Robert Bryan Lipton était un chanteur « filk » et à la fin des années 70 publiait le fanzine APA-Filk dans lequel on pouvait trouver des chansons de lui ou d'autres artistes.
C'est dans le numéro #2 (qui suivait la convention annuelle de science-fiction à Boston :  'Boskone XVI' du 16 au 18 février 1979) que je suis tombée sur une filk song à propos de Mars écrite par Lipton. Outre la chanson que je retranscris et traduis ci-dessous, j'ai voulu maintenir le texte qui l'accompagnait dans lequel l'auteur confit son processus de création.
Je n'ai trouvé aucun enregistrement de ce morceau.


Qu'est-ce que le filk ?
C'est un genre musical lié à la communauté fandom de la science-fiction et de la fantasy. Ses origines remontent aux années 1950, et se répandent surtout dans les années 1970. Étymologiquement, il s'agit d'une déformation du mot folk. Concrètement, ce style désigne le détournement de paroles sur des mélodies déjà écrites en rapport avec les univers de la Science-Fiction et de la Fantasy.
(Wikipedia)
 

Where have all the Martians gone ?
Où sont passés tous les martiens ?


Tune : Where have all the flowers gone ?
Sur l'air de : Où sont passées toutes les fleurs?


(1) Where have all the martians gone Où sont passés tous les Martiens
From your pages ? De vos pages?
Where have all the martians gone ? Où sont passés tous les Martiens ?
No longer there. Plus là.
There are no Mars residents. Il n'y a pas d'habitants sur Mars.
Mars lacks the key elements. Mars n'a pas les éléments clés.
There isn't enough air. Il n'y a pas assez d'air.
No water anywhere. Pas d'eau nulle part.


(2) Well's martians attacked Earth. Les martiens de Wells ont attaqué la Terre.
Octopus Folk Des pieuvres de folklore
Levelled half of England then Qui rasèrent la moitié de l'Angleterre puis
Died out from Germs. Moururent à cause des microbes.
Well's martians cannot be : Les martiens de Wells ne peuvent exister :
Too strange to eat you and me. Trop étrange pour nous manger toi et moi.
There isn't enough air. Il n'y a pas assez d'air.
No water anywhere. Pas d'eau nulle part.

(3) Burroughs' green egg-layers, go ! Les pondeuses vertes de Burroughs, partez !
Go to Krishna ! Allez à Krishna !
With your swords and blaster guns Avec vos épées et vos pistolets laser
You're not from Mars. Vous n'êtes pas de Mars.
Remnant, technos, disappear. Résidus, technos, disparaissez.
There's no place for you, I fear. Il n'y a pas de place pour vous, je le crains.
There isn't enough air. Il n'y a pas assez d'air.
No water anywhere. Pas d'eau nulle part.

(4) Fred Brown's green men, razzing Earth Les hommes verts de Fred Brown, qui rasent la Terre
Are just silly. Sont juste stupides.
On Mars they'd dry up and die Sur Mars, ils se dessècheraient et mourraient
And blow away. Et s'envoleraient.
Midget pranskters all around : Ces nains farceurs de partout :
But amusing as you sound, Mais drôles, comme vous dites,
There isn't enough air. Il n'y a pas assez d'air.
No water anywhere. Pas d'eau nulle part.


(5) Heinlein's martians living life La vie des martiens d'Heinlein,
In three phases En trois cycles
Are a pleasant idea but, Est une idée plaisante mais,
Pure fantasy. De la fantaisie pure.
V.M. Smith could never be : V.M. Smith ne pourrait jamais exister :
Grokking, loving, eating thee Gémissant, aimant, te mangeant
There isn't enough air. Il n'y a pas assez d'air.
No water anywhere. Pas d'eau nulle part.

(6) What is there to see on Mars ? Qu'y a-t-il à voir sur Mars?
Big volcanoes. De grands volcans.
There's no Martians, there are but Il n'y a pas de Martiens, mais il y a
Meteor holes. Des cratères de météores.
Vacuum, cold, no H2O Vide, froid, sans H2O,
How could Martians survive, so ? Comment les Martiens pourraient-ils survivre ainsi ?
There isn't enough air. Il n'y a pas assez d'air.
No water anywhere. Pas d'eau nulle part.

(1)(6) Les premier et dernier couplets se rapportent aux connaissances scientifiques du moment. Ils encadrent ainsi les autres couplets qui évoquent de grandes oeuvres martiennes et leur imaginaire débridé... mais irréaliste.

(2) La guerre des mondes de H.G. Wells dans lequel des martiens, décrits comme des sortes d'êtres tentaculaires pouvant ressembler à des pieuvres intelligentes, dévastent Londres avant de s'éteindre brusquement, leur organisme n'étant pas protégés par les microbes terriens.

(3) Le cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs où plusieurs races de martiens ovipares s'opposent. Les uns étant plus développés techniquement que d'autres.

(4) Martians go home ! de Fredric Brown où des martiens totalement irrespectueux, farceurs, moqueurs déstabilisent le monde.

(5) En terre étrangère de Robert Heinlein qui a pour héros humain Valentin Mickael Smith élevé par des Martiens. Ceux-là évoluent selon trois phases : œuf, nymphe et adulte. Ils sont également cannibales.

« Je suppose que personne ne s'opposera à une discussion sur la façon dont j'écris mes chansons. Ma méthode est d'abord d'avoir une idée et de me dire : « C'est bien », puis je la mets de côté. Après quelques temps, je m'assois et tape les morceaux mémorisés, en ajoutant d'autres éléments qui sont venus à moi. Je la laisse à nouveau pendant quelques jours, puis reviens, élimine les mauvaises choses et les remplace par de nouvelles idées. C'est une collaboration simple entre moi et mon subconscient, ce dernier faisant tout le travail.
Sur la chanson,
 Où sont passés les martiens ?, j'ai écrit la plupart du texte d'un seul coup puis je l'ai rangée. Quand je l'ai ressortie, je me suis dit : « Hey ! Si je mentionne les martiens de Wells, pourquoi ne pas le faire avec les autres ? »
J'ai alors jeté deux couplets sur le papier puis en ai écrit deux de plus, sur Burroughs et Heinlein. Je l'ai laissé mariner quelques jours de plus, y suis revenu, et ai réalisé que j'avais oublié les classiques petits hommes verts et comme les seuls de ce genre que je pouvais évoquer étaient ceux de
Martians, go Home ! de Fred Brown, je l'ai fait.
J'ai ensuite commencé à changer quelques mots, me suis inquiété des approximations du dernier couplet, et ai décidé d'oublier la chanson jusqu'à 'Boskone', pour la tester sur Lee et Barry Gold*.

Barry trouva que le texte était trop rythmé pour être chanté sur l'air choisi. Je l'ai remercié et ignoré. J'aime travailler sur une œuvre syncopée. Lee, elle, se plaignit de quelques phrases maladroites. Quelques jours plus tard, dans le métro, j'ai trouvé une alternative... que j'avais déjà oubliée au moment où je suis rentré chez moi. Je n'étais que légèrement ennuyé car si ça avait été vraiment bon, je m'en serai souvenu.

Et il y a deux jours, les bonnes syntaxes me sont parvenues pendant que j'essayais l'acoustique sous la douche. J'ai fait un petit changement en tapant le brouillon final, et c'était tout. Si cela donne l'impression que je n'ai pas à travailler trop, eh bien, tout ce que je peux dire c'est que mon subconscient lui fonctionne dur. C'est pourquoi je m'assois rarement pour écrire quoi que ce soit avant que tout soit déjà prêt dans mon esprit, sinon, je reste devant la feuille blanche et je produis de la merde. »

*un couple de chanteurs filk très populaire dans les années 70-80


Source : Fanzine APA-filk #2 ♥♥ (1976) • archive.org
 


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