14 Août 2021
Quatrième de couverture
XXIVe siècle. Effet de serre. Plus de couche d'ozone. La Terre a basculé dans les bouleversements climatiques, et le ciel brûlant de minuit ne laisse jamais filtrer la moindre fraîcheur. Tandis que Paul Carpenter remorque un iceberg monstrueux afin d'alimenter Los Angeles en eau potable, Nick Rhodes, biologiste, cherche à adapter l'humanité à une atmosphère pauvre en oxygène, pour le compte d'un conglomérat japonais. Isabelle cherche l'amour, et Jolanda le dépassement de l'art. Ils sont tous pris au piège de ce monde dégradé, de leurs vies bancales et de leurs amours furtives, aussi déboussolés que la Terre brûlante qui les porte. Et tous, ils cherchent la sortie. Dans les étoiles...
Robert Silverberg est un des auteurs américains les plus prolixes en matière de science-fiction. On lui doit notamment parmi ceux que nous avons lus et aimés, voire adorés, 👉 L'homme dans le labyrinthe, 👉 La Tour de verre, 👉Les Monades urbaines*, L'homme bicentenaire (avec Isaac Asimov). Tout auteur de SF qui se respecte évoquera dans sa carrière les thèmes les plus récurrents du genre : robots, dystopie, voyage dans le temps... et dérèglement climatique, environnement, fin de l'humanité. Ces derniers n'ont absolument rien de nouveau.
Rappelez-vous Le monde englouti et 👉 Sécheresse* de J.G. Ballard écrits dans les années 60 et on trouve des récits bien antérieurs encore qui évoquaient déjà la possibilité d'une Terre polluée, irrespirable, à la météo complètement détraquée.
Le roman de Silverberg est de bonne facture malgré une fin en dessous du niveau de départ. La majorité du roman pose de vrais problèmes d'éthique et de prise de conscience : poids de l'héritage des générations précédentes, les solutions possibles, les choix difficiles : s'exiler sur des satellites artificielles, faire le grand saut dans des vaisseaux interstellaires ou rester sur Terre mais réfléchir à accélérer la mutation de l'homme de manière artificielle pour lui permettre de survivre et de s'adapter à une atmosphère nocive.
En parallèle, Silverberg concocte un complot dans lequel tous les protagonistes vont se retrouver mêlés sans que cela n'apporte grand chose au sujet principal.
Et le récit souffre de quelques redondances scénaristiques. Ces maladresses en fin de récit, sans gâcher le livre, rabaissent sa qualité. On aurait pu espérer en savoir plus sur les décisions que prendra l'humanité pour sa survie : entre radicalisme, fuite ou résignation. Mais on retiendra, outre les questions nouvelles, modernes, qu'aborde l'auteur à la fin du XXe siècle, une très bonne description de ce monde futur, peu engageant, qu'il est de notre devoir de ne jamais faire naître.
Robert Silverberg Ciel brûlant de minuit (Hot Sky at Midnight, 1994) • Livre de poche
Crédits images, textes ©2011-2022 Erwelyn - Article publié sur l'ancien blog de la librairie Soleil Vert en février 2011 - Ne pas reproduire sans autorisation
Commenter cet article