23 Février 2021
Au premier plan de la photo du « Rialto » ci-dessus, l'artiste peintre suédoise Ellen Jolin, Photographe inconnu. Vers 1900 (Source: http://www.mereweather.net)
Quatrième de couverture
Au grand dam de sa famille, lord Montbarry décide de rompre ses fiançailles avec une honorable jeune fille pour épouser la sulfureuse comtesse Narona. Fuyant l'Angleterre victorienne du XIXe siècle, les jeunes époux partent s'installer dans les brumes d'un lugubre palais vénitien, où Montbarry décédera dans d'étranges circonstances. Transformé en hôtel, le palais deviendra alors le théâtre d'autres phénomènes inexpliqués...
Ami et rival de Charles Dickens, admiré par Jorge Luis Borges et Alfred Hitchcock, W. Wilkie Collins (1824-1889) est un précurseur du thriller. En lisant l'Hôtel Hanté, on en voit les contours se dessiner.
Un pied encore dans cet héritage gothique du roman noir britannique de la fin du 18e, quelques restes aussi du style « roman à tiroirs » et une orientation déjà vers le roman à énigme cher aux auteurs de la fin 19e, font de l'Hôtel hanté une œuvre à la croisée des genres, à la croisée des époques littéraires.
Wilkie Collins installe dès le départ le mystère autour d'un personnage énigmatique la comtesse Narona. Cette dernière vient consulter un médecin en vue. Veuve, elle va se remarier à un Lord qui était déjà engagé. Et elle est persuadée que la fiancée éconduite fera sa perte. Dès lors on suit aussi cette fameuse jeune femme, Agnès, et les personnages qui l'entourent et qui auront un rôle important dans le déroulé de l'histoire.
Au travers d'eux se profile fort agréablement la bourgeoisie de l'époque. Durant la moitié du roman, il sera à peine question du fameux palais. Il faudra attendre que ce dernier soit racheté après la mort du Lord et transformé en hôtel, que les premiers clients s'y installent, pour que la part du fantastique prenne le dessus mais aussi l'enquête autour de la mort de Montbarry et la mystérieuse disparition de son messager Ferraris. C'est là, dans cette Venise ensorcelante que tout va se dévoiler.
Le Grand Canal et la Place Saint-Mars vers 1900. Detroit Publishing Compagny ©Bibliothèque Numérique Mondiale (www.wdl.org)
Une Venise dans laquelle Wilkie Collins nous transporte par quelques coups de plume de la place Saint-Marc et ses pigeons aux gondoliers, aux lagunes et canaux... Et bien sûr l'hôtel aux chambres somptueuses, accueillantes (enfin pas pour tout le monde), mais aussi ses caveaux et ses passages secrets...
William Wilkie Collins L'hôtel hanté ♥ (The haunted hotel, 1879) • Espace nord
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