29 Avril 2021
L'histoire (Intérêt martien ♦♦♦)
Jack Bohlen vit avec sa famille dans une colonie martienne. Il gagne sa vie en réparant toutes sortes d'objets et de machines. Mais il a aussi des tendances schizophrènes. Aussi quand Arnie Kott, puissant homme d'affaire sans scrupule, et persuadé que Manfred, un enfant autiste, est capable de voir l'avenir, lui demande de l'aider à communiquer avec l'enfant, il accepte. Mais c'est finalement les bleeks, la population martienne, qui sauront le mieux atteindre Manfred.
Ce roman a été publié en trois parties en août, octobre et décembre 1963 sous le titre All we Marsmen (Nous les martiens) dans le magazine Worlds of Tomorrow [traduit en 1966 dans les numéros 32, 33 et 34 de la revue Galaxie]. Puis en volume, en 1964 chez Ballantine sous son titre définitif Martian Slip-Time (Glissement de temps sur Mars).
Parmi les différentes œuvres martiennes, nouvelles ou romans, de PDK, on explore toujours plusieurs facettes de la société telle qu'elle l'entoure ou qu'il la perçoit au moment de l'écriture. Dans Glissement de temps sur Mars, la colonisation de la planète est un prétexte pour isoler une population vivant semblablement à celle d'une banlieue américaine des années 60. Mais cette lointaine implantation les coupant d'un monde terrien dystopique, ne les protège par pour autant de leurs propres introspections face à une vie illusoirement sereine. La psychologie des personnages, amis ou ennemis, les deux parfois, leur relation avec les indigènes, les bleeks, martiens d'origine bien plus humains que les humains eux-mêmes est poussée à son apogée grâce à l'univers décalé dans lequel Manfred vit et d'où il ne semble pouvoir s'extraire. Un roman parfois complexe mais où le réalisme colonial martien prend tout son sens dans des décors riches de détail.
(*Les textes en italique sont extraits de l’œuvre)
• Canaux et canaliers : une des professions développées sur la planète. Le manque d'eau a généré des constructions sous forme de canaux à écluses afin de pouvoir rationner l'eau arrivant directement dans les habitations, que ce soit pour le quotidien ou les jardins. Seul un dixième du réseau fonctionne. Les canaliers se déplacent dans des petits bateaux à fond plat. C'était cela la partie habitable de Mars, cette toile d'araignée presque fertile - ces lignes qui rayonnaient, s'entrecroisaient - mais qui suffisait à peine à entretenir la vie, sans plus.
• Climat : l'air froid saturé de sable. Grosse chaleur le jour.
• Colonisation : d'abord survolée par un premier vaisseau russe, dans les années soixante, avec ses caméras pivotantes, elle est colonisée dans les années 70.
• Exil : les hommes fuient une Terre en pénurie d'eau, polluée par un smog très dense et victime de la surpopulation au point de devoir construire des habitats souterrains
• Faune : les boxeurs : [...] des insectes ressemblant à des mantes religieuses, mais de la taille d'un âne. On appelait ces sacrées bestioles des boxeurs. Des rats des sables.
• Flore : de grands camélias, qui étaient les seules fleurs transplantées sur Mars ayant pu survivre au changement de milieu. Loin des canaux faisant office d'oasis, le silence, des collines rocheuses et désolées, quelques malheureux arbustes desséchés, moribonds ; ce triste décor s'étendait à perte de vue.
• Martiens : les bleeks ont une peau noire. Ils ne possédaient pas grand-chose - un carquois contenant des flèches empoisonnées, une peau d'animal pour chacuns d'eux ; les femmes avaient un mortier dans lequel elles préparaient la viande ou les céréales. Ce sont avant tout des nomades. Leur formule de salutation :
Je verse des ondées sur vos précieuses personnes.
Mythologie : certains anthropologues prétendaient que les bleeks provenaient de la même souche que l'homo sapiens, et que les deux planètes avaient sans doute été colonisées un million d'années plus tôt par une race interplanétaire.
Organisation : partagée en plusieurs communautés soit d'origine (israélienne, arabe...) ou de syndicats (plombiers...). Mars reste sous l'égide de l'ONU dont le quartier général sur la planète est l’École Communale. Les martiens, les bleeks, plus souvent appelés : indigènes, aborigènes ou nègres par les humains sont soit des serviteurs exploités soit des groupuscules nomades.
Paysages : collines rocheuses, sable, sortes d'oasis en bordure des canaux.
Religion : Les bleeks entretiennent aussi de vieilles croyances ou superstitions tel un rocher qui serait une pierre prophétique.
Ressources : peu d'eau, rationnée par les canaliers.
Technologies : radio-téléphone, tractobus, hélicoptère, bateaux
En 2013 projet avorté d’adaptation par Dee Rees (Pariah)
Sélection d'illustrations dans Worlds of Tomorrow en 1963 et reprises dans Galaxies en 1966 (©collection personnelle et ©archive.org)
👉 Couverture de la première édition de Martian Slip-Time en volume chez Ballantine, illustrée par Ralph Brillhart(©1964)
👉 Couverture de Glissement de temps sur Mars aux éditions Pocket SF, illustrée par Sparth (©2006)
Philip K. Dick Nous les martiens ♥♥ (All we Marsmen, 1963) • dans la revue Galaxies n°32, 33 et 34, décembre 1966
Philip K. Dick Glissement de temps sur Mars ♥♥ (Martian time-slip, 1964) • J'ai Lu
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