15 Octobre 2020
Quatrième de couverture
Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt noire et dense, un homme est enchaîné. Il s'appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui leur esclave. Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers. Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d'où toute humanité a disparu ?
Le premier roman de Sandrine Collette et une claque pour le lecteur ! Au plein cœur de la France profonde, dans une région non identifiée, un terrible fait divers nous est relaté par le principal protagoniste, Théo. Ce roman assez court (260 pages) est d'une intensité à faire pâlir les meilleurs raconteurs. L'auteure déploie tout son talent à nous conter cette terrible descente aux enfers. Avec une justesse absolue dans le choix des mots et des situations, elle nous capture avec Théo dans son terrible récit, violent, sadique et dérangeant comme le sont la plupart des histoires narrant la captivité. Le texte de Sandrine Collette est d'une efficacité à toute épreuve. Rien n'est laissé au hasard dans ce quotidien tordu, hors du temps, hors du monde.
Son destin, Théo se le prend en pleine face lui qui reconnaît facilement qu'il n'est pas le plus chanceux des hommes. Mais il pensait avoir enrayé la malédiction, surtout après sa sortie de prison. Que nenni ! Le voilà aux prises de deux fous qui n'auront de cesse de le traiter comme un chien (et pire encore) ! Ce qui le ramène à son frère Max, enfermé définitivement dans son corps par sa faute. À chacun sa prison désormais.
Un huis-clos terrifiant qui n'a d'égal que la capacité de l'auteure à rendre cette histoire des plus crédibles. Et même si le sujet a déjà été traité, c'est dans le style, le rythme, la profondeur des émotions que Sandrine Collette excelle. Elle évite d'ailleurs avec brio les longueurs malgré la durée de la captivité : plus d'un an. Il fallait donc réussir à faire s'écouler les jours, les mois, les saisons sans tomber dans la redondance des situations. Il fallait rendre palpable la douleur, l'humiliation, la peur, la résignation tout en dessinant quelques lueurs d'espoir : une possibilité de fuite, un rire lors d'une soirée alcoolisée, un échange de mots et de regards en remplacement des coups et des ordres, un morceau de gâteau inattendu, synonyme de force et d'énergie.
En rapport avec les dégénérescences liées à la consanguinité, les lieux reculés ou les enlèvements :
👉 Ryan David Jahn Emergency 911
👉 Gary A. Braunbeck Mais c'est à toi que je pense
👉 Douglas Kennedy Cul de sac (rebaptisé Piège nuptial)
• La série X-Files saison 4 épisode 2 La meute avec la terrible famille des Peacock brrrrr !
• Le film de John Boorman Délivrance (1972)
Sandrine Collette Des nœuds d'acier ♥♥♥ (2013) • Livre de Poche
🏆 Grand Prix de la Littérature Policière 2013
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