👽📚 DANIEL WALTHER - APOLLO XXV (1983)

👽📚 DANIEL WALTHER - APOLLO XXV (1983)


L'histoire
Au XXIe siècle, après le retour de la première mission habitée martienne, le commandant de la mission, Bertil Erikson, est retrouvé sauvagement assassiné. Jipé Schuyler, détective privé de seconde zone est engagé pour mener l'enquête. Il découvre qu'Erikson était devenu extrêmement bigot à son retour de Mars. Mais ce n'était pas le seul. Son investigation va le mener aux autres membres de la mission qui semblaient s'être tournés vers une entité bien plus démonique. En effet des intelligences perverties s'étaient emparés de la volonté des astronautes. Rentrés sur Terre, ces spectres issus d'une civilisation martienne disparue s'attelèrent à prendre le contrôle de l'humanité. Schuyler, après s'être enfui, est malheureusement retrouvé et capturé. Il apprend que les Martiens ont transmis aux Terriens qui les vénèrent des pouvoirs considérables. Ces derniers ont reproduit chimiquement une drogue permettant de communiquer avec ces entités. C'est ainsi que le détective, soumis à la prise de ce produit, découvre la nature profonde de ces êtres qui ont pris possession des astronautes. Conscients de leur fin proche, ils ont cherché à ensemencer le système solaire de leur héritage nauséabond. Autrement dit, ils voulaient conquérir notre monde. Peut-être même étaient-ils encore antérieurs à la civilisation martienne, qu'ils ont conduite à sa perte.
 

Le roman de Daniel Walther surfe sur plusieurs tableaux littéraires. Le polar par l'enquête et le personnage principal, le road-story qui mène Schuyler sur les routes secondaires et dans les motels sordides d'une Amérique profonde rebaptisée les États-Réunis, la science-fiction avec la mission martienne et pour finir le fantastique qui se traduit par plusieurs évocations et de nombreuses références : l'image du Démon, les lieux étranges et les phases oniriques dont certaines très lovecraftiennes entre autres. On y ajoute un peu de métaphysique. Le tout saupoudré d'un érotisme sans grand intérêt mais qui fait partie intégrante du style de l'auteur. Dans l'ensemble c'est un roman plutôt sympathique, où le suspense est bien traité, qui se lit avec plaisir et qui apporte quelques données supplémentaires à notre référencement martien.

James B. Irwin, astronaute (1930-1991)

James B. Irwin, astronaute (1930-1991)

L'idée du roman est vraisemblablement née de la rencontre de Daniel Walther avec James B. Irwin. Cet astronaute américain (1930-1991) a été le huitième homme à poser le pied sur la lune. C'était au cours de la mission Apollo 15 en 1971. Durant cette mission, Irwin a une révélation : il prend conscience de l'existence de Dieu et à son retour sur Terre, il utilise sa mission lunaire pour répandre sa foi et crée même en 1972 l'église High Flight Fondation. L'enquête de Schuyler va le mener directement à une secte du nom de The New High Flight Foundation. Le récit rappellera aussi Ghosts of Mars de John Carpenter qui reprend le thème des esprits des martiens depuis longtemps disparus qui viennent s'emparer des corps des Terriens. Ici ceux des astronautes.
Quelques références à noter : le nom de famille du personnage Alicia est Carter comme le John Carter d'Edgar Rice Burroughs. Ce dernier pourrait avoir inspiré la re-nomination des États-Unis : les E.R. (comme Edgar Rice) pour États-Réunis. Perceval Lowell est évoqué par l'entremise de ses canaux. Et Walther cite aussi de grands illustrateurs de science-fiction : Chesley Bonestell, David Hardy et Rick Sternbach. La dimension biblique du récit est évidente. Elle se confirme vers la fin quand la terre est enfin sous le joug absolu du Diable martien et qu'un homme vient à la rencontre de Schuyler pour l'inviter à rejoindre la rébellion : « L'homme, à qui les oiseaux du lac faisaient une auréole, s'avança. »

Descriptions martiennes

(*Les textes en italique sont extraits de l’œuvre)


• Canaux : y sont évoqués en référence à Mars dans l'imaginaire littéraire
• Climat : vents, tempêtes
• Interjection : « Par les lunes de Mars ! »
• Martiens : humanoïde. Visage ovale et gris. La civilisation martienne a disparu. Leurs spectres ont pris possession des Terriens.
• Mission martienne : Apollo XXV : trois hommes et quatre femmes. Seize mois aller-retour.
• Paysages : désert de sable et rocaille
S.A.I. : Société Astronautique Indépendante
• Savoir : embaumement
• Technologie : « des véhicules extraordinaires »
• Ville : Zaramshamla.
• Civilisation disparue : « ruines majestueuses, des temples et des places, des arcs de pierre et des cryptes d'ombre. » Des salles ornées de fresques priapiques. Des routes.
 


Daniel Walther Apollo XXV ♥♥ (1983) •  Fleuve Noir Anticipation
 


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