29 Novembre 2020
Quatrième de couverture
L'Idiot vivait seul, rejeté par tous, fuyant les hommes qui le méprisaient. C'est alors que la rencontre avec un groupe d'enfants aux dons étranges va bouleverser sa vie : Janie, qui déplace les objets avec son esprit ; Beany et Bonnie, les jumelles qui disparaissent et apparaissent à volonté ; et Bébé, l'enfant mongolien au génie prodigieux. Ils vont bientôt former une famille, autour de l'Idiot qui, pour la première fois, fait connaissance avec l'affection humaine. Peu à peu une unité d'un ordre supérieur, plus qu'humain, va s'établir entre les divers membres de ce groupe. Bébé en sera le cerveau, Beany et Bonnie les membres, Janie le cœur, et l'Idiot la conscience.
Né en 1918 dans l’État de New York, Théodore Sturgeon est un des plus grands écrivains américains de l'étrange. Ses romans Cristal qui songe et Les plus qu'humains sont des chefs-d'œuvre incontestés du genre. Ce dernier est constitué de trois nouvelles qui, assemblées, forment une histoire cohérente. Ce mode n'est pas rare en littérature de science-fiction. Ray Bradbury a ainsi construit ses Chroniques martiennes (1950), Clifford D. Simak, Demain les chiens (1952), Suzy McKee Charnas, Un vampire ordinaire (1980) et Léa Silhol Les musiques de la frontières (2004). Ce panorama n'est absolument pas exhaustif, juste volontairement hétéroclite, mais il rappelle que la nouvelle est un format particulièrement usité en littératures de l'imaginaire.
Sturgeon a écrit ces textes sur une période de deux ans et pas dans l'ordre définitif de publication, comme pour contourner la difficulté de préserver un style, un état d'esprit ou une chronologie trop linéaire, il casse systématiquement d'une nouvelle à l'autre la forme précédente. Sans doute est-ce ce qui désoriente un peu le lecteur.
On doit pour le second puis le troisième récit faire une gymnastique intellectuelle pour se resituer dans un schéma qui est fondé sur chaque personnage clé du récit en cours. Ses acteurs, vieillissants, se perdent eux-mêmes dans leur mémoire et dans leur recherche intérieure, dans leurs actes ; le tout créant un suspens et une attente du dénouement.
Ce livre ne se contente donc pas de raconter une histoire. Il parcourt la psychologie humaine et la façon dont chaque être aborde la question de la différence, du handicap, du souvenir, de la connaissance et de la tolérance face aux interrogations qu'il se pose sur sa raison d'être. Le pouvoir aussi prend une place importante et pour autant il ne semble pas être le but de chacun.
Une œuvre forte donc, qui se consolide grâce à de nombreuses réflexions qu'elle provoque et qui n'a peut-être que son style, déroutant, comme point faible.
Théodore Sturgeon Les plus qu'humains ♥♥♥ (More than human, 1953) • J'ai Lu SF
🏆 International Fantasy de 1954
Contient : L'idiot de la fable (The fabulous idiot, 1953) ; Bébé a trois ans (Baby is three, 1952) ; La morale (Morality, 1953)
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